04
Mai

#FLATTENTHECURVE : CELA VAUT AUSSI POUR LE PERSONNEL SOIGNANT DES ENTREPRISES !

Préserver l’humain est la priorité de la crise sanitaire.

Elle ne devra cependant pas faire oublier les autres inévitables victimes, malgré les efforts impressionnants de soutien à l’économie : les entreprises, qui sont elles-mêmes la ligne de vie de ceux qui les composent.

Heureusement, les entreprises aussi ont leur hôpital : le Tribunal de commerce.

Elles ont aussi leur personnel soignant : radiologues, échographes (experts du chiffre), chirurgiens (avocats), anesthésistes/réanimateurs (Tribunaux et leurs Présidents, mandataires ad hoc, conciliateurs, administrateurs et mandataires judiciaires), médicaments et perfusions (délais de paiement, financements de BFR ou « asset-backed », banques judiciaires, liquidateurs…), unités de soins intensifs (« prepack-cession », Sauvegarde accélérée)…

Tout cet écosystème porte dans son ADN la culture de l’urgence et de la réactivité, au service du redressement des entreprises.

Tous sont sur le pont et organisés pour aider au mieux les entreprises qui en ont besoin. Leur mobilisation, au travers notamment des associations professionnelles, est absolument remarquable.

Mais, à l’instar du personnel hospitalier, ces équipes n’étaient pas en arrêt d’activité avant que cette crise ne frappe. Leur capacité de traitement, comme le nombre de « lits d’hôpital », n’est pas extensible à l’infini.

Face aux difficultés qui s’annoncent pour les entreprises, comment ne pas se poser la question de la capacité collective des praticiens des soins intensifs des entreprises, à absorber la charge qui arrive ?

Il est à craindre que les équipes soient rapidement sur-sollicitées, et toutes au même moment. Si c’était le cas, la courbe des cas risquerait fortement de dépasser la capacité de traitement efficiente du système soignant, même si tout est fait pour augmenter au maximum cette capacité.

Pour éviter de subir ce risque, il peut être intéressant pour les dirigeants d’entreprise de songer dès maintenant à constituer l’équipe soignante qui sera amenée à intervenir si certains signes avant-coureurs de difficultés de trésorerie devaient se trouver confirmés dans les mois qui viennent (par exemple après l’expiration de la période de franchise d’un PGE). La préparation en amont facilitera une intervention rapide et efficace le moment venu. La question sera d’autant plus pertinente pour les activités déjà en perte de vitesse avant la crise sanitaire.

Les praticiens des entreprises en difficulté savent depuis longtemps que l’anticipation est le facteur de « guérison » le plus important.

Comme récemment observé dans les supermarchés aux étals vides, ceux qui auront le mieux su anticiper auront plusieurs longueurs d’avance sur les autres.

Ils pourront agir au lieu de subir.

#flattenthecurve s’impose aussi pour les entreprises !

Par Sylvain Paillotin, Associé en restructuring